2015/06/13

Pour Céline et Jean Daniel

          



                                                                Pour Céline et Jean Daniel




You were once wild here.
Don’t let them tame you.

Isadora Duncan




Heures muettes habitées par l’intensité de leur présence. De mots les corps s’animent.

Laisser le regard transpercer le visible. Aller au-delà. Voir avec les émotions. Se laisser happer par les gestes et flotter, là, à la lisière du conscient. Sentir soudain, engourdie, la sensation tangible d’une présence invisible.

Doux fracas sur les feuilles humides. Le tronc cathédrale expulse dans un éclat sourd.

Le corps se meut, explorant à tâtons chaque déploiement, chaque mouvement, guidé par une mémoire amnésique. Apprivoiser ce corps tout en le laissant libre de s’exprimer. Parfois répéter, refaire, s’approprier. Entrer dans le geste, anticiper puis se laisser surprendre par sa candeur sauvage.

Ondes du vent, bruissement des feuilles, grincement des branches.

Habiter son corps, tomber, recommencer, choisir la vie.

Naître, n’être qu’un-e, être tout.




                                   Marie-Laure Allain Bonilla



( Après les performances du 31 mai )